dimanche 11 septembre 2011

Samedi à la librairie


Opération communication hier matin. Il paraît que ça se fait, de communiquer. Et particulièrement quand un livre qu'on a écrit est publié. Alors quand le téléphone a sonné, en ce début de mois d'août, même si j'étais prévenue que je recevrais cet appel à plus ou moins long terme, je me suis dit que là, une étape était franchie. Il ne s'agissait plu de prendre sa plume de sergent-major dans le secret et le silence de son bureau, mais bien d'entrer dans un début de vie publique, à laquelle je ne suis absolument pas préparée.
A mon arrivée à la librairie, tout semble bien rodé, comme une partition mille fois répétée. La table est là, avec une chaise confortable, un sous-main... C'est une belle table en bois, sorte d'écritoire à l'ancienne, contrastant avec la froideur habituelle du clavier et de l'écran impersonnel de l'ordinateur portable. Ici, le stylo à la main, face à mon cahier à spirale, l'imagination peut vagabonder, l'esprit peut se mettre au jeu avec les mots. Que ferai-je aujourd'hui ? Je ne suis décidément pas très douée pour les charades ou les mots-croisés. Mais les mots imagés, les histoires racontées... Ca oui, ça me "parle". Et j'ai beaucoup de chance. Parce que mon travail ici, aujourd'hui, c'est d'écrire. Une petite quinzaine d'exemplaires de La Messagère du temps sont sur la table. Est-ce là une estimation du nombre de livres que le libraire espère vendre ? Il s'y connait, lui. Et moi j'ai l'impression de débarquer d'une planète lointaine ou d'avoir été débarquée là par une comète qui va trop vite pour que je comprenne quoi que ce soit à ce qui m'arrive... J'ai même les yeux encore remplis des étoiles de l'émerveillement à la simple idée d'avoir vu mon roman accepté par un éditeur, de savoir qu'une maison d'édition a pris le risque de miser sur mon histoire.

Pour l'instant, il n'y a pas foule. Les habitués seulement, ceux qui viennent faire un tour à la librairie entre la boulangerie et le maraîcher, pour y acheter le journal du jour ou le programme télé.
C'est la rentrée, comme chaque année juste avant l'équinoxe d'automne, et les habitudes, un temps perdues pendant la période estivale, reviennent. Les jeux de ballons, sarbacanes, raquettes, maillots de bain ont temporairement été remisés, en attendant la reprise des activités de l'année.
La passion d'écrire, la flamme va-t-elle se "réveiller" ? La suite de ma petite Messagère est presque entièrement construire dans ma tête. Elle ne demande plus qu'à se laisser "révéler" sous ma plume, telle une photographie qui préexiste surle négatif mais que l'on ne découvrira dans toute sa vérité qu'une fois couchée sur le papier.
Aujourd'hui, je suis à la librairie pour y dédicacer mon tout premier roman. Les livres n'existent que parce qu'ils sont lus. Les lecteurs seront-ils au rendez-vous ?


Voici ma participation (tardive !) au jeu d'Olivia, Des mots, une histoire, où il fallait intégrer les mots suivants :
comète – sergent-major – équinoxe – flamme – vagabond – charade – estimation – communiquer – sarbacane – partition – jeu – étoile

5 commentaires:

  1. Belle idée !

    Aaah, les séances de dédicaces, riches en rencontres de tout genre. :-)

    (Perso, ma prochaine me fiche la trouille car il y aura des questions/réponses avec les lecteurs brrrr)

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  2. Très belle invitation à la lecture, merci.

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  3. Et oui, nous communiquons de plus en plus mais qu'en reste-t-il ? Et puis je préfère les auteurs qui n'en disent pas trop sur leur façon d'écrire ou d'être ! Qu'il reste un peu de mystère pour les romans...

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  4. @ Olivia : Je suis rentrée crevée de cette journée... très riche en rencontres effectivement ! C'était passionnant, mais usant !

    @ Ceriat : merci, et bienvenue ici !

    @ Asphodèle : Le monde dans lequel nous vivons laisse effectivement la première place à la communication. Est-ce que nous nous "parlons" vraiment pour autant ? Pas sûr...

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  5. très bien décrit... on regarde, on attend, on espère les lecteurs...

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