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vendredi 28 août 2009

Roman

Bon, alors j'ai bien avancé sur mon roman pendant les vacances. Au total, j'ai écrit 25 chapitres (oui, il m'en manque donc 40... C'est pas gagné), 3 parties et le premier chapitre de la 4e partie, donc, et vous savez quoi ?

Jacques, c'est le héros.
Il rencontre Azuria et Océane en 3675 à Sélestat.
La grand-mère d'Azuria s'appelle Oxana.
Marc Zeller cherche à piquer la machine à voyager dans le temps de Philippe (mais est-ce bien Philippe ?) pour remonter dans le passé et empêcher sa femme de s'en aller et de bousiller sa vie (mais n'est-ce pas bien fait pour lui ?)

Voilà, je ne vous en dévoile pas plus pour l'instant, parce qu'il y a encore des choses à construire. Je ne sais pas encore vraiment si Philippe est méchant ou s'il est gentil : dans mon pré-scénario, il est méchant, mais quand j'écris mes chapitres, il est gentil, et je n'arrive pas à en faire un fourbe. Donc, il sera peut-être gentil à la fin, je n'en sais rien encore.

vendredi 15 mai 2009

Genèse de "Une journée (presque) ordinaire" : Le bi-carré latin orthogonal

Deuxième étape de la création de mon chef-d'oeuvre : les éléments à mettre dans les chapitres.

Dans le billet précédent, je vous ai expliqué où les chapitres allaient se dérouler.
Maintenant, je voulais vous parler de plusieurs choses relatives au "contenu" de ces chapitres.
La technique du bi-carré latin orthogonal est appliquée ici pour déterminer quels éléments devront apparaître dans le chapitre en question.

Première étape :

Il a d'abord fallu retrouver le modèle du bi-carré latin orthogonal. J'ai pris celui de Camille de Péretti (oui, j'ai "pompé", mais je ne suis pas matheuse, et si j'aime beaucoup les sudoku, celui-ci est quand même nettement plus compliqué puisqu'il met en jeu deux chiffres par cases.

Vous allez tout de suite comprendre ce que je veux dire, avec le carré suivant (là encore, je ne peux pas faire apparaître le tracé du carré lui-même, il vous faudra donc faire preuve d'imagination) :

8....7....6....5....4....3....2....1
...8....7....6....5....4....3....2....1
7....8....5....6....3....4....1....2
...4....3....2....1....8....7....6....5
6....5....8....7....2....1....4....3
...7....8....5....6....3....4....1....2
5....6....7....8....1....2....3....4
...3....4....1....2....7....8....5....6
4....3....2....1....8....7....6....5
...2....1....4....3....6....5....8....7
3....4....1....2....7....8....5....6
...6....5....8....7....2....1....4....3
2....1....4....3....6....5....8....7
...1....2....3....4....5....6....7....8
1....2....3....4....5....6....7....8
...5....6....7....8....1....2....3....4

Nous avons donc des lignes et des colonnes (deux par carré) comprenant toutes une seule fois le même chiffre.
Avec deux chiffres par carré, cela permet d'associer deux items.
Par exemple, dans le carré 1, en haut à gauche, nous avons les chiffres 8 et 8, ce qui veut dire que dans les listes, je prends le 8e item de la première liste, et le 8e item de la deuxième liste.

Mais de quelles listes donc je peux bien vous parler ???? (oui, j'entends déjà vos protestations... !)

Eh bien voilà.
J'ai créé 10 listes d'objets ou mots se rapportant à 10 thèmes différents, de manière à avoir 10 thèmes à aborder dans chaque chapitre.

Voici le détail des listes en question :

Liste A : Couleurs
1 bleu
2 vert
3 rouge
4 orange
5 jaune
6 rose
7 violet
8 marron

Liste B : Vêtements
1 robe
2 jupe
3 pantalon
4 manteau
5 chaussettes
6 top
7 jean
8 pull-over

Liste C : Animaux
1 chien
2 chat
3 poisson
4 oiseau
5 insecte
6 animal de ferme
7 cheval/âne
8 animal sauvage

Liste D : Plats, alimentation
1 charcuterie
2 dessert
3 boisson
4 pain
5 légumes
6 fruits
7 viande
8 fromage

Liste E : Meubles
1 lit
2 canapé/fauteil
3 chaise
4 table
5 buffet
6 bureau
7 armoire/placard
8 étagère

Liste F : Véhicules
1 train
2 voiture
3 vélo
4 trottinette
5 bus
6 camion
7 rollers
8 tram

Liste G : Services
1 opérateur téléphonique
2 CAF
3 La Poste
4 Etat civil
5 Service de l'éducation
6 Périscolaire
7 Communauté de communes
8 Energie/eau

Liste H : Commerces
1 boulangerie
2 pharmacie
3 épicerie
4 supermarché
5 librairie
6 magasin de chaussures
7 magasin de vêtements
8 mercerie

Liste I : Activités/actions
1 marcher
2 faire du sport
3 manger
4 dormir
5 travailler
6 lire
7 écrire
8 téléphoner

Liste J : Humeurs
1 fatigue
2 nervosité
3 angoisse
4 calme
5 sérénité
6 joie
7 tristesse
8 mélancolie

Afin de répartir les éléments dans les chapitres, deux listes ont donc été associées pour chaque carré latin (5 carrés au total, puisqu'il y a 10 listes) :
Bi-carré latin 1 : listes A et B
BCL 2 : listes C et D
BCL 3 : listes E et F
BCL 4 : listes G et H
BCL 5 : Listes I et J


Ce qui donne dans l'exemple ci-dessus, pour le premier carré, l'association des items 8 et 8, soit
marron et pull-over, animal sauvage et fromage, étagère et tram, énergie/eau et mercerie, téléphoner et mélancolie.

Mais ce n'est pas tout ! Il faut aussi associer les chapitres au bi-carré latin. J'ai donc créé un nouveau carré (j'aurais pu reprendre celui de l'ordre des chapitres, mais quitte à compliquer les choses, autant que ce le soit vraiment, sinon c'est moins drôle !), ce qui a donné ça :

64 63 62 61 60 59 58 57
49 50 51 52 53 54 55 56
48 47 46 45 44 43 42 41
33 34 35 36 37 38 39 40
32 31 30 29 28 27 26 25
17 18 19 20 21 22 23 24
16 15 14 13 12 11 10 09
1/65 02 03 04 05 06 07 08

Donc les éléments mentionnés ci-dessus (l'exemple 8-8) correspondent aux éléments à intégrer dans le chapitre 64, soit l'avant-dernier... CQFD !

Ca va ? Vous suivez toujours ???

Le détail des chapitres (lieu et éléments) dans un autre billet !

mercredi 13 mai 2009

Genèse de "Une journée presque ordinaire" : le lieu

Alors voilà, j'ai enfin le temps de vous poster ici les éléments qui ont été le point de départ de ce futur chef d'oeuvre.


Tout a commencé par la création du carré servant de base à l'écriture.
Il a fallu trouver un lieu... Ce sera Sélestat, ville que je connais bien, puisque j'ai la chance d'y vivre. Oui mais voilà, il fallait transformer le plan que j'avais en carré de 16 cm sur 16 cm... avec pour obligation d'y inscrire le centre ville, puisque c'est là que se trouvent la plupart des sites intéressants. La partie ouest de la ville aurait offert d'autres possibilités, mais rendait certains "carrés" blancs, du fait de leur non occupation spatiale dans la réalité. Et j'ai pris pour parti de ne pas inventer, mais de me baser sur les lieux exacts, cette histoire devant être "possible"...



Dont acte.



Première étape :


je reprends mes bonnes habitude de la fac, du temps où je faisais de la cartographie, et je commence par scotcher un calque sur le plan. J'y dessine un cadre... Mais ça m'oblige à tout redessiner, le plan n'étant pas à la bonne échelle.
Comment trouver un plan, et le mettre à l'échelle souhaitée ?

Deuxième étape :

Internet allait me donner la réponse. Me voici donc sur Google Earth, puis Google Maps (oui, je suis lente à comprendre, mais on peut le faire aussi directement depuis Google Maps...). Bref, je trouve Sélestat sur Google Earth, je mets la photo à peu près à l'échelle désirée (sans aucune idée de ce que ça pourra bien donner à l'impression), et c'est parti pour le transfert vers Google Maps.

Troisième étape :

Il a ensuite fallu renseigner le plan. Parce que le plan imprimé avait ceci de problématique qu'il n'est qu'une vision "dessinée" de la réalité, ce n'est pas une photo, donc, et qu'il laisse en blanc des tas d'espaces, pourtant bien occupés dans la réalité. Il ne permet pas non plus de "voir" les passages couverts, par exemple... Il faut donc les "redessiner" à partir du plan "officiel" de Sélestat. Et puis, le plan, s'il est possible de l'agrandir ou de le rétrécir, ne donne aucun ou presque nom de rue, ni d'indications de bâtiments, églises, encore moins de commerces. Il a donc fallu tout identifier sur le plan : l'emplacement des églises, des établissements scolaires, retrouver les noms des rues manquants, etc.

Ca a donné ça (cliquez sur la photo pour l'agrandir !) :


Il m'aura fallu pas mal de temps pour m'y retrouver, pour tout noter... et encore, le travail rien que sur le lieu n'était pas terminé.

J'ai mesuré le plan imprimé. Faudrait-il recommencer ? Retravailler le plan de manière à avoir un document exploitable ?


Coup de bol immense, le plan était quasiment à la bonne taille : 1mm de trop à droite, et 2 mm de trop en haut. Rien de bien grave, donc, et la possibilité de l'utiliser tel quel ou presque. J'ai donc commencé à bâtir mon "carré de chapitres" en superposant le calque avec l'ordre des chapitres à mon plan.

(je n'arrive pas à intégrer un tableau dans le corps du texte, alors il faudra l'imaginer :)


33 36 31 28 25 54 49 52
30 61 34 37 10 51 26 55
35 32 29 24 27 48 53 50
60 23 62 09 38 11 56 47
63 08 59 22 57 46 39 12
02 05 64 43 40 13 16 19
07 42 03 58 21 18 45 14
04 1/65 06 41 44 15 20 17

Le premier et le dernier chapitre sont, comme vous pouvez le remarquer, sur la même "case", ce qui veut dire d'une part qu'ils se déroulent dans le même lieu, mais aussi qu'ils auront les mêmes caractéristiques.
Mais ça, ce sera l'objet d'un nouveau billet !

mercredi 25 février 2009

Genèse de « Une journée (presque) ordinaire », 2e épisode.

Après avoir laissé tomber (provisoirement, je l’espérais en tout cas), l’histoire « 24 heures », je me suis mise à lire. Oui. Parce que voyez-vous, après notre souci de téléphone et d’internet en décembre, nous avons eu droit à la tempête en janvier, comme beaucoup. Seulement chez nous, les conséquences se font toujours sentir, heureusement, elles nous ont permis d’ouvrir les yeux sur un certain nombre de pratiques que nous avions à la maison.
Je m’explique.

Le 24 janvier, après la tempête, je me suis rendu compte que le terminal TPS avait lâché. J’ai tenté une réanimation, mais les lutins, comme ceux de l’ordinateur il y a un peu plus de deux ans, se sont mis en arrêt de travail longue durée, comme à la Guadeloupe. Ou bien encore, on peut dire aussi qu’ils ont fait comme leurs collègues du 2e étage, et qu’ils sont tombés dans le coma. Toujours est-il que CanalSat est HS chez nous depuis un mois. Or donc, je me suis mise à faire autre chose que regarder la télévision, le soir, en particulier, et j’ai découvert le plaisir de lire pendant la sieste de BBK, l’après-midi. Ô joie suprême ! (du coup, nous sommes en pourparlers avec CanalSat pour résilier avec quelques mois d'avance notre abonnement, sachant que ça ne fonctionne plus du tout, et que je me refuse à payer 3 mois pour des prunes... pour l'instant, ils ne veulent rien entendre. On continue la "guerre" !)

J’ai ainsi pu rattraper un certain retard, et après avoir lu « Cendrillon » d’un certain Reinhardt (que je ne conseillerai à personne, on ne s’ennuie pas une minute, mais ça ne se termine pas, alors c’est franchement frustrant), j’ai enchaîné sur « Nous vieillirons ensemble », de Camille de Peretti. Et là, j’ai eu une révélation.

Tout d’abord, je n’ai pas compris, j’ai eu l’impression d’une sorte de Cluedo. Elle présentait son roman avec un carré de 64 cases, superposé au plan d’une maison de retraite, et on devinait que le récit se passait dans la maison de retraite, avec un lieu pour chaque chapitre.
L’originalité de la présentation me plaisant décidément beaucoup, j’ai commencé à dévorer ce roman. Et puis, au bout du 8e chapitre quand même, j’ai cherché la table des matières (pour essayer de voir s’il y avait une cohérence et surtout un découpage par partie, comme c’était le cas dans le texte lui-même, et juste pour voir si je pouvais repérer plus facilement les différentes parties). Quelle ne fut pas ma surprise de trouver, à la fin du bouquin, non pas une table des matières, mais un cahier des charges, avec toute une série de tableaux.
J’ai donc arrêté ma lecture du roman, j’ai lu le cahier des charges, et découvert qu’en fait, elle avait bâti son roman sur un système à la fois géométrique et mathématique : elle s’est pour cela basé sur un autre roman écrit à la fin des années 60 par Georges Pérec, « La vie mode d’emploi », basé lui sur un nombre de contraintes impressionnant : un carré de 100 cases représentant un immeuble. L’ordre des chapitres (99 au total) est déterminé par le déplacement d’un cavalier, comme sur un échiquier. Le cavalier ne passe jamais deux fois sur la même case, et fait tout le carré (sauf une case, dans le cas de « La vie mode d’emploi »).
A cette contrainte « géographique » s’ajoute une, ou plutôt des contraintes thématiques. Perec comme Camille de Peretti, on utilisé les bi-carrés latins orthogonaux, à savoir des carrés de 8 cases sur 8 (Camille de Peretti) ou 10 cases sur 10 (Georges Perec), contenant deux séries de chiffres, selon le principe du Sudoku : un même chiffre ne peut apparaître deux fois dans la même colonne, ni dans la même rangée. En revanche, il peut apparaître deux fois dans la même case. Chaque case est différente, on a donc dans le cas de Camille de Peretti 64 combinaisons.
Camille de Peretti a superposé 5 bi-carrés latins orthogonaux, auxquels elle a lié 10 listes : deux par carré. Ces listes contiennent chacune 8 éléments d’un même thème.
Il suffit ensuite de suivre le bi-carré : le premier chiffre se rapporte à la première liste, le second chiffre à la deuxième, et ceci pour chaque case du carré. Ensuite, on associe à chaque case un chapitre, et on recommence pour chaque bi-carré. Au total, dans le roman de Camille de Peretti, on a donc 80 éléments qui sont répartis de manière non aléatoire sur un damier de 64 cases, et la combinaison de ces éléments est unique pour chacune des cases.
Le but ultime du « jeu » est d’écrire un chapitre par case, en reprenant obligatoirement chacun des 10 éléments présents dans chaque case.
En réalité, avec ce système, on a des éléments obligatoires (un lieu et des objets par exemple), mais ni trame, ni histoire, ni personnages, ni contenu. On a donc des contraintes d’écriture, et le plus gros reste à faire : tout inventer.
Georges Pérec, lui, s'est rajouté plus de contraintes encore, et notamment celle de faire allusion à un événement de sa journée réelle, qui s'est déroulé le jour où il a écrit un chapitre. Par exemple, s'il écrit le chapitre 22 le 30 avril, il mentionnera dans son chapitre un événement qui s'est déroulé dans sa vie personnelle le 30 avril. Et un certain nombre d'autres contraintes du même genre, dont je n'ai pas le détail.
J'ai bien sûr fait des recherches sur Georges Pérec (vive internet !) et j'ai découvert qu'il appartenait à un courant littéraire appelé l'OuLiPo (j'ai oublié ce que ça veut dire), et que ce courant littéraire avait pour objectif entre autres de donner des consignes d'écriture, et notamment des contraintes, comme par exemple de ne pas utiliser telle ou telle lettre (comme dans le cas de "La Disparition", du même Georges Pérec, qui n'utilise pas la voyelle "e", ou dans "Les Revenentes", qui n'utilise que le "e", au contraire). Des sortes de fous de la littérature, en somme.
Des lecteurs bien plus cultivés que moi connaissent déjà sans doute fort bien tout ce que je viens d'évoquer ici. Pardon, donc, pour ce message inutile, mais dans mon cas, il s'agit d'une révélation, et je me dis que peut-être, je ne suis pas la seule inculte à écrire. Je fais donc partager mon ignorance sur ces pages.

Pour en revenir à mes écrits, j’ai donc commencé l’application de ce système pour « 24 heures », en le simplifiant (parce que non, je ne suis pas Camille de Péretti, et encore moins Georges Pérec, faut pas pousser non plus). Seulement, ce ne sera plus « 24 heures », mais « Une journée (presque) ordinaire ».
(en fait, je me rends compte en écrivant ces lignes que Georges Pérec est un Shadokien dans l'âme (ce qui va réjouir, je pense, certains lecteurs de ce blog), puisqu'il applique à la lettre la maxime "Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué").

Les détails dans un prochain billet !

dimanche 22 février 2009

Genèse de « Une journée (presque) ordinaire »

L’angoisse de la page blanche…

Oui, oui, c’est ce dont parlent tous les écrivains. Et avant que vous ne me posiez la question, non, je ne me considère absolument pas comme un écrivain, mais plutôt comme quelqu’un qui tente de comprendre comment on peut devenir écrivain, et qui pour cela utilise la bonne vieille tactique du « j’essaie pour voir ce que c’est, j’aviserai après ».

Donc, j’écris. J’essaie. Et pour l’instant, je n’avais pas rencontré trop de problèmes : mon premier texte, c’était l’Histoire de Gobol, publiée ici et sur le site mentionné déjà plusieurs fois. Le deuxième, c’était « Naissance, Renaissance », toujours à propos de Gobol, mais jamais publié en l’état, en tout cas pas sous sa première forme. Il a en réalité été édité à compte d’auteur (c’est-à-dire imprimé en 5 exemplaires cousus à la main avec mes petits doigts personnels, et mes chutes de laine des chaussettes que j’ai tricotées pour Jean-Luc), sous forme de fascicules papier, puis sous forme de livres reliés, toujours en 5 exemplaires, la reliure étant réalisée par mon petit frère, alors étudiant en architecture à Rennes.
Le thème principal de ce livre était censé être Gobol (puisque c’est la première version de ce qui donnera par la suite « De Lôghar à Gobol »), mais en réalité, la genèse de ce texte est plutôt à chercher dans une interview d’un philosophe dont j’ai oublié le nom (Henri Atlan, je crois), parue en 2005 dans l’un des premiers numéros du « Monde 2 », que nous recevons à la bibliothèque où je travaille, et qui avait pour thème l’évolution de la maternité, et surtout la question de l’utérus artificiel : l’homme maîtrise maintenant la fécondation in vitro, et est capable de sauver des enfants nés à moins de 6 mois de gestation, il ne lui manque « plus que » la phase intermédiaire : les deux premiers trimestres de grossesse. On s’approche donc de plus en plus de ce qui était décrit dans « 1984 », et qui m’avait tant marquée quand j’étais adolescente : l’absence de corps maternel pour la naissance d’un enfant.
Du coup, comme j’étais moi-même maman, et que je me posais des questions sur ce qu’on peut transmettre à son enfant pendant la grossesse, la question de ce qui ne serait pas transmis pendant une grossesse artificielle s’est imposée à moi, et a donné « Naissance, Renaissance ». Après avoir soumis le texte à Roger Leloup, comme je l’avais fait pour l’ « Histoire de Gobol », j’ai dû le réécrire en grande partie, en « gommant » tout ce qui avait trait à la naissance en tant que tel. En effet, Roger n’a jamais abordé dans son œuvre la manière dont les enfants viennent au monde sur Vinéa, et ne souhaitait pas que je le fasse à sa place. J’ai donc modifié mon texte, et « Naissance, Renaissance » n’a jamais été publié en tant que tel. Pourtant, ce texte existe, et j’en écrirai vraisemblablement une troisième version que je publierai, j’espère, sur ce blog un jour ou l’autre.

Quel rapport, me direz-vous, avec la question de la page blanche ?
Jusqu’à présent, je ne suis jamais partie de rien. Pour « Naissance, Renaissance », l’ « Histoire de Gobol » et « De Lôghar à Gobol », je suis partie des personnages créés par Roger Leloup, ainsi que du contexte, des bandes dessinées qu’il a créées. Je n’ai fait qu’extrapoler et « lire entre les lignes » en ce qui concerne la vie et la folie de Gobol.
Pour « Une petite sonnette d’alarme », je n’ai fait que mettre sur le papier un cauchemar qui me hantait depuis deux jours.
En ce sens, je ne suis pas réellement « écrivain » puisque je me base sur quelque chose de préexistant, fût-ce quelque chose sorti tout droit de mon cerveau inconscient…

J’avais d’autres projets en tête :
Le premier, bien antérieur à « Une petite sonnette d’alarme », puisqu’il date de 2007, a pour base l’un de ces mails que nous avons tous reçus (et que nous recevons encore), venant prétendument d’Afrique, d’Haïti ou d’ailleurs, et dont l’auteur précise qu’il a besoin de notre aide pour récupérer un héritage. Ces mails sont des pièges, des arnaques, mais je me suis demandé ce qui se passerait si l’un d’eux était vrai. J’ai imaginé deux histoires parallèles, l’une partant du présupposé que c’était vrai, l’autre que c’était faux… Mais je ne m’y connais pas suffisamment en finance internationale ou en droit économique pour mener le projet à bien pour l’instant. Il reste là, mais en « veilleuse ».

Le second, j’ai commencé à le mettre en œuvre. Il s’agit d’une nouvelle en 24 chapitres, un par heure, où on suit les réflexions d’un personnage différent à chaque chapitre. Et à la fin du chapitre, le personnage principal du chapitre rencontre le personnage du chapitre suivant, qui prend donc la parole.
J’ai commencé à écrire, j’ai terminé 4 chapitres, et puis j’ai été interrompue, et plus rien. Le vide sidéral. Bon à jeter. Nullissime.
En réalité, j’ai une manière bien à moi d’écrire : j’écris, tout simplement. Pas de brouillon, pas de trame, ou très peu, pas d’histoire préconçue : si je la connais d’avance, comme pour le cauchemar, c’est facile : il n’y a qu’à raconter. Si je ne la connais pas, il faut d’abord que je l’écrive, comme pour Gobol, et ensuite je la retravaille. Mais je ne sais où je veux en venir que quand tout est écrit. Le premier jet.

Pour les « 24 heures », le problème est que j’ai été interrompue avant de savoir où j’allais. Ma technique est donc foireuse sur ce plan : il est impensable d’écrire de bout en bout, d’un seul jet, un roman ou une nouvelle de plus d’un certain nombre de pages, tout simplement parce qu’on a besoin de souffler, de manger, de dormir… ce qui est impossible si on ne doit pas être interrompu dans le processus d’écriture « premier jet » comme je l’ai adopté au départ.

J’ai donc abandonné ce projet « 24 heures », temporairement du moins.
Je vous en dirai plus dans un prochain billet : il est l’heure d’aller dormir !

lundi 16 février 2009

Genèse de "Histoire de Gobol"

Voici les informations qui figurent sur le site internet "Yoko Tsuno, l'amitié au bout du rêve", à propos de la publication de l'"Histoire de Gobol", également sur ce blog :
J’ai écrit cette histoire en 2005, dans le but de la publier sur le site internet "Yoko Tsuno, l’amitié au bout du rêve", un site de fans de cette bande dessinée. En effet, Gobol est un des personnages secondaires de la bande dessinée, qui n’apparaît que dans un seul album, « Les Exilés de Kifa », paru en 1991 aux éditions Dupuis. Ce personnage m’intéressait car Gobol n'est présent en tout et pour tout que sur 6 pages de la bande dessinée. Or, c'est un personnage important, si on considère que dans la bande dessinée, il est à l'origine des Archanges, des « Anges gardiens », de la Reine Hégora , de Tryak et sans doute d'autres robots plus obscurs, moins connus…

Comme on ne sait rien de lui, je lui ai « inventé » un passé. J'ai soumis ce récit à l’auteur de la bande dessinée, Roger Leloup, pour avoir son avis. Voici sa réponse, par le biais d’Emilia, son « avatar » sur le site :
"Merci Amélie pour ce beau texte... Il lit entre les images et comme le dit Roger quand le texte remplace l'image pourquoi la dessiner. (…)Tu peux mettre ton texte en lecture pour tous... Ils aimeront."
Et ensuite, par message personnel :
"J'espère que tu as bien reçu ma réponse par ton mail... Comme je te l'ai dit je trouve ton histoire de Gobol très bien faite... Tu lui donnes un passé fabuleux et une notoriété que les Exilés de Kifa n'ont pas su rendre. Tu dois en faire profiter tout le monde."
Pour écrire ce texte, il se trouve qu'en réalité, je m'intéressais à Gobol depuis plus d'un an, depuis mon inscription sur ce site. Pourquoi avoir choisi ce personnage comme pseudonyme et de surcroît, comme avatar ? Je me suis dit au début que c'était plus simple de prendre un "méchant", dans la mesure où peu de membres le prendraient, j'en étais certaine. Il me paraissait évident de prendre un homme, alors que je suis une femme, histoire de brouiller les pistes sur Internet, puisqu'on ne sait jamais qui on va y rencontrer. De plus, c'était la première fois que je m'inscrivais sur un forum, et j'ai toujours manqué d'imagination... J'ai donc pris ce que j'avais sous la main, je suis tombée sur l'image de Gobol, j'ai fait mon inscription avec ce nom et cet avatar...
Et je me suis rendu compte que le personnage m'intéressait au plus haut point, pour les raisons évoquées plus haut, mais aussi parce que "Les Exilés de Kifa" est un des albums que j'ai le plus de mal à comprendre, avec "La Porte des Ames", mais pour d'autres raisons. En plus, on y retrouve des éléments d'un autre album de la série, que j'aime beaucoup, celui-là, "Les Archanges de Vinéa". Il y avait donc une parenté évidente entre "Les Exilés" et "Les Archanges", mais elle était à décrypter, dans la mesure où, chez Roger Leloup, ce qui se passe entre les albums n'est pas dit, mais existe quand même : c'est d'ailleurs ce qui donne toute sa cohérence à l'ensemble de son oeuvre, et en rend certains aspects un peu obscurs parfois...
Tojours est-il qu'en ce qui concerne Gobol, mon intervention n'avait que peu de conséquences, dans la mesure où c'est un personnage qu'on ne retrouvera jamais, puisqu'il est mort. Les morts ne réssuscitant pas dans une bd réaliste comme celle de Roger Leloup, il n'y avait aucun risque. En plus, je me proposais de lui inventer un passé, et non un avenir. Le risque était que Roger Leloup ait eu sa propre vision des choses et de la vie de Gobol, de ce qui a conduit à sa folie, et n'interfère dans son oeuvre, si jamais il nous préparait un retour de Yoko dans le passé de Vinéa...
L'"Histoire de Gobol" est donc un essai d'écriture, à partir des éléments présents dans les différentes bandes dessinées dont l'action se passe sur Vinéa, ou sur Terre quand il y est question de Vinéa. En effet, j'avais besoin de m'imprégner de l'histoire de cette planète, et la seule façon de le faire était de trouver les éléments dans les albums, et d'extrapoler, d'inventer le reste...
Je me suis donc principalement intéressée aux premiers albums, ceux où il est le plus question du cataclysme : "Le trio de l'Etrange", bien entendu, ainsi que "Les trois soleils de Vinéa", mais aussi "Les Archanges de Vinéa", "Les titans", "La Forge de Vulcain", et bien entendu, "Les Exilés de Kifa". En mettant ces éléments bout à bout, j'ai tenté de reconstituer une chronologie des évènements qui se sont succédé pour Vinéa : Le cataclysme, bien sûr, le départ des Vinéens vers d'autres mondes, dont la Terre, la guerre des Cités pour ceux qui sont restés sur Vinéa, la création de la cité sous-marine, des Archanges et d'Hégora, décrite comme une "perfection au visage de femme". Tous les éléments se mettaient en place, d'autant plus que dans "Les Exilés", Gobol est décrit comme étant le "père" de tous les robots de Vinéa. Il était donc celui qui avait créé les Archanges, Hégora, mais aussi ceux que j'ai appelé, avec des amis qui ont relu ce texte, et surtout le suivant, les "Anges gardiens"... La réflexion sur ce texte, une fois entamée, ne s'est plus arrêtée.
Il me restait un problème à résoudre, celui de la paternité. En réalité, pour pouvoir écrire quelque chose, je n'ai besoin de l'autorisation de personne, tant que ça reste confidentiel. Mais pour la publication sur Internet, même à but non lucratif et à destination des fans uniquement, dans la mesure où c'est un site accessible à tout un chacun et bien placé quand on cherche "Yoko Tsuno" sur Google, je n'avais pas le droit moral de publier quoi que ce soit qui mette en scène un personnage créé par Roger Leloup, sans son autorisation. Je lui ai donc transmis mon texte par mail, et obtenu bien plus que son autorisation : j'ai eu aussi ses compliments, et ses encouragements... Un véritable cadeau, quand on sait l'admiration que j'éprouve pour cet auteur.
J'ai donc publié ces 4 chapitres bien modestes, et j'ai eu envie d'aller plus loin. Ce texte donnait une idée de qui était Gobol, et permettait de comprendre ce qui l'avait amené à engager sa tentative désespérée contre Vinéa, mais les causes devenaient plus profondes...
Il me paraissait important de creuser la question, d'autant que je vivais par ailleurs des choses difficiles à ce moment-là, qui me posaient des problèmes relatifs à la naissance, à la transmission... En réalité, les ingrédients de mon autre texte étaient déjà présents, en germe dans l'"Histoire de Gobol"...

Genèse de "Une petite sonnette d'alarme"

Comme j'écris moins vite que je ne pensais (pas mal d'autres choses en cours, je dois dire), je me suis dit que je pouvais aussi alimenter ce blog en expliquant un peu d'où viennent les textes publiés ici.

Je commence donc non pas par le premier que j'ai écrit (et qui n'est d'ailleurs pas sur ce blog), mais par le premier texte du blog, à savoir "Une petite sonnette d'alarme".
Le libellé pour ce message est "cauchemars", et ce n'est pas une blague. C'est tout simplement la réalité.
Disons que je ne pouvais pas lui mettre un autre libellé que celui-là, dans la mesure où j'ai fait réellement ce cauchemar le 9 novembre 2008, alors que Jean-Luc, mon mari, était en Belgique, en livraisons. Et comme je suis coutumière du fait, j'ai l'habitude de me souvenir de mes cauchemars. Eh oui, bizarrement, je ne me souviens jamais des jolis rêves que je fais... Ou alors, ils se terminent en cauchemars, ce qui fait que j'ai tendance à les classer dans cette catégorie plutôt que dans les "jolis rêves"...

Toujours est-il qu'en l'absence de Jean-Luc, ce cauchemar m'a hantée pendant toute la journée. Et le jour suivant.
Au point que le 11, j'ai été dans l'obligation de l'écrire, sans quoi il n'aurait pas arrêté de m'obséder. Je suis donc passée à l'acte, et j'ai écrit "Une petite sonnette d'alarme", en une après-midi. Je ne me souvenais plus de la fin, c'est donc là que c'est romancé. Pour le reste, tout est encore en images et en couleurs dans ma tête, ainsi que les sentiments, sensations et trouilles qui vont avec... et qui accompagnent finalement chacun des départs de mon mari. J'ai fini de coucher les mots sur le papier, ou plutôt sur l'écran, au moment même où Jean-Luc revenait à la maison, anéantissant ainsi mes peurs... jusqu'à la prochaine fois.

Pour écrire ce texte, il m'a suffit de visualiser une dernière fois mon cauchemar, en décrivant la scène qui se déroulait sous mes yeux au fur et à mesure. C'était facile, puisque le film tournait en boucle depuis deux jours déjà... Je commençais à le connaître par coeur, celui-là !

Comme je suis convaincue qu'il y en aura d'autres, des cauchemars de ce genre, ou des textes issus de "rêves", j'ai créé ce blog dans la foulée. J'y ai mis ce texte, histoire qu'il reste quelque part, qu'il me quitte réellement en allant voir ailleurs si j'y suis. Il a touché quelques lecteurs, j'en suis heureuse.