dimanche 22 février 2009

Genèse de « Une journée (presque) ordinaire »

L’angoisse de la page blanche…

Oui, oui, c’est ce dont parlent tous les écrivains. Et avant que vous ne me posiez la question, non, je ne me considère absolument pas comme un écrivain, mais plutôt comme quelqu’un qui tente de comprendre comment on peut devenir écrivain, et qui pour cela utilise la bonne vieille tactique du « j’essaie pour voir ce que c’est, j’aviserai après ».

Donc, j’écris. J’essaie. Et pour l’instant, je n’avais pas rencontré trop de problèmes : mon premier texte, c’était l’Histoire de Gobol, publiée ici et sur le site mentionné déjà plusieurs fois. Le deuxième, c’était « Naissance, Renaissance », toujours à propos de Gobol, mais jamais publié en l’état, en tout cas pas sous sa première forme. Il a en réalité été édité à compte d’auteur (c’est-à-dire imprimé en 5 exemplaires cousus à la main avec mes petits doigts personnels, et mes chutes de laine des chaussettes que j’ai tricotées pour Jean-Luc), sous forme de fascicules papier, puis sous forme de livres reliés, toujours en 5 exemplaires, la reliure étant réalisée par mon petit frère, alors étudiant en architecture à Rennes.
Le thème principal de ce livre était censé être Gobol (puisque c’est la première version de ce qui donnera par la suite « De Lôghar à Gobol »), mais en réalité, la genèse de ce texte est plutôt à chercher dans une interview d’un philosophe dont j’ai oublié le nom (Henri Atlan, je crois), parue en 2005 dans l’un des premiers numéros du « Monde 2 », que nous recevons à la bibliothèque où je travaille, et qui avait pour thème l’évolution de la maternité, et surtout la question de l’utérus artificiel : l’homme maîtrise maintenant la fécondation in vitro, et est capable de sauver des enfants nés à moins de 6 mois de gestation, il ne lui manque « plus que » la phase intermédiaire : les deux premiers trimestres de grossesse. On s’approche donc de plus en plus de ce qui était décrit dans « 1984 », et qui m’avait tant marquée quand j’étais adolescente : l’absence de corps maternel pour la naissance d’un enfant.
Du coup, comme j’étais moi-même maman, et que je me posais des questions sur ce qu’on peut transmettre à son enfant pendant la grossesse, la question de ce qui ne serait pas transmis pendant une grossesse artificielle s’est imposée à moi, et a donné « Naissance, Renaissance ». Après avoir soumis le texte à Roger Leloup, comme je l’avais fait pour l’ « Histoire de Gobol », j’ai dû le réécrire en grande partie, en « gommant » tout ce qui avait trait à la naissance en tant que tel. En effet, Roger n’a jamais abordé dans son œuvre la manière dont les enfants viennent au monde sur Vinéa, et ne souhaitait pas que je le fasse à sa place. J’ai donc modifié mon texte, et « Naissance, Renaissance » n’a jamais été publié en tant que tel. Pourtant, ce texte existe, et j’en écrirai vraisemblablement une troisième version que je publierai, j’espère, sur ce blog un jour ou l’autre.

Quel rapport, me direz-vous, avec la question de la page blanche ?
Jusqu’à présent, je ne suis jamais partie de rien. Pour « Naissance, Renaissance », l’ « Histoire de Gobol » et « De Lôghar à Gobol », je suis partie des personnages créés par Roger Leloup, ainsi que du contexte, des bandes dessinées qu’il a créées. Je n’ai fait qu’extrapoler et « lire entre les lignes » en ce qui concerne la vie et la folie de Gobol.
Pour « Une petite sonnette d’alarme », je n’ai fait que mettre sur le papier un cauchemar qui me hantait depuis deux jours.
En ce sens, je ne suis pas réellement « écrivain » puisque je me base sur quelque chose de préexistant, fût-ce quelque chose sorti tout droit de mon cerveau inconscient…

J’avais d’autres projets en tête :
Le premier, bien antérieur à « Une petite sonnette d’alarme », puisqu’il date de 2007, a pour base l’un de ces mails que nous avons tous reçus (et que nous recevons encore), venant prétendument d’Afrique, d’Haïti ou d’ailleurs, et dont l’auteur précise qu’il a besoin de notre aide pour récupérer un héritage. Ces mails sont des pièges, des arnaques, mais je me suis demandé ce qui se passerait si l’un d’eux était vrai. J’ai imaginé deux histoires parallèles, l’une partant du présupposé que c’était vrai, l’autre que c’était faux… Mais je ne m’y connais pas suffisamment en finance internationale ou en droit économique pour mener le projet à bien pour l’instant. Il reste là, mais en « veilleuse ».

Le second, j’ai commencé à le mettre en œuvre. Il s’agit d’une nouvelle en 24 chapitres, un par heure, où on suit les réflexions d’un personnage différent à chaque chapitre. Et à la fin du chapitre, le personnage principal du chapitre rencontre le personnage du chapitre suivant, qui prend donc la parole.
J’ai commencé à écrire, j’ai terminé 4 chapitres, et puis j’ai été interrompue, et plus rien. Le vide sidéral. Bon à jeter. Nullissime.
En réalité, j’ai une manière bien à moi d’écrire : j’écris, tout simplement. Pas de brouillon, pas de trame, ou très peu, pas d’histoire préconçue : si je la connais d’avance, comme pour le cauchemar, c’est facile : il n’y a qu’à raconter. Si je ne la connais pas, il faut d’abord que je l’écrive, comme pour Gobol, et ensuite je la retravaille. Mais je ne sais où je veux en venir que quand tout est écrit. Le premier jet.

Pour les « 24 heures », le problème est que j’ai été interrompue avant de savoir où j’allais. Ma technique est donc foireuse sur ce plan : il est impensable d’écrire de bout en bout, d’un seul jet, un roman ou une nouvelle de plus d’un certain nombre de pages, tout simplement parce qu’on a besoin de souffler, de manger, de dormir… ce qui est impossible si on ne doit pas être interrompu dans le processus d’écriture « premier jet » comme je l’ai adopté au départ.

J’ai donc abandonné ce projet « 24 heures », temporairement du moins.
Je vous en dirai plus dans un prochain billet : il est l’heure d’aller dormir !

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