Rapport "final" !

Les documents sont partis par mail ce matin.
Et le manuscrit papier est prêt à partir par la poste.
Comme quoi, tout finit par arriver. Mais je vous avoue que ça me fait bizarre : des sentiments très contradictoires m'ont submergée hier soir, au point que je n'ai pas pu cliquer sur "envoyer" avant ce matin !
D'abord, j'avais le sentiment de "perdre" quelque chose, et donc je ne voulais pas cliquer sur ce fameux "envoyer", histoire de retarder l'échéance. Et en même temps, j'étais prise d'une sorte de frénésie, d'urgence, qui me disait qu'il fallait absolument que ça parte. En gros, c'est la classique histoire de l'enfant qui devient adulte et qui doit vivre sa propre vie, mais que sa maman a du mal à laisser partir, elle voudrait l'accompagner encore un bout de route et s'inquiète de savoir ce qu'il va devenir et comment il va bien pouvoir se débrouiller sans elle.

C'est donc une histoire de confiance : confiance en l'autre, en l'éditeur en particulier, mais aussi et surtout en moi et en ce que j'ai écrit : tant que le manuscrit définitif reste chez moi, je ne suis pas confrontée officiellement au regard et aux critiques de l'Autre. Mais à partir du moment où le manuscrit est parti, il ne m'appartient plus. Il devient public et vit sa propre vie sans moi.
Reste que je vais quand même avoir un droit de regard sur les épreuves avant l'impression définitive. En dehors de ça, je n'aurai plus mon mot à dire et aucune lettre ou virgule ne peut plus être modifiée...

Histoire à suivre...