dimanche 6 février 2011

Suites allitératives

Aujourd'hui, c'est dimanche. Et qui dit dimanche, dit "atelier d'écriture" chez Gwen. Et voici les consignes d'aujourd'hui :

Si certains d’entre vous sont familiers de l’émission Des Papous dans la Tête, ils ont dû entendre parler des suites allitératives. Késako? L’allitération est un effet produit par l’usage répété, dans une phrase, d’un même son. Dans une suite allitérative, il s’agit d’abuser du procédé. Voici par exemple, le début d’une suite allitérative en « cré », écrite par Dominique Muller :
« Crénom! Quelle crétine, cette créature! C’est pas le Saint-Chrême, c’est de la crépinette! Vite, mets-yde la crème, mais écrémée », décréta-t-il à ladite créature, crémière de son état, et unie par le lien sacré du mariage et de la crémerie au décrépit maître des lieux. Elle, corsage en crépon échancré, se récréait, en secret, sa croyance ancrée dans les douceurs ocrées des crépuscules créoles…
Je vous propose, ce dimanche, d’écrire à votre tour, une suite allitérative, avec le maximum de son « as » dans votre texte… où devra obligatoirement figurer le mot « rascasse », ce beau poisson qui sert aujourd’hui d’illustration… (entre 15 et 50 lignes, environ).

Très très peu inspirée (eh oui, ça arrive), j'ai eu beaucoup de mal à écrire quelques lignes. Mais j'ai décidé de jouer le jeu sans tricher. Et voici ce que ça a donné :

Comme un poisson dans la nasse

Elle fixait sans la voir la calebasse accrochée sur la terrasse. Son passé lui revenait, la hantait, la lassait. Elle revoyait la terrasse du café, face à la rosace de l'église, sur la place. Elle y finissait sa tasse de thé ; il était arrivé, et pendant un instant fugace, elle avait cru avoir trouvé sa place.
Tel un astéroïde, il avait chassé tout ce qui faisait son monde, faisant main basse sur elle, son présent, son avenir.
Il avait bien fallu qu'elle se sauvasse. Oh, elle lui avait d'abord fait face. Mais il avait agrippé sa tignasse, l'avait emprisonnée dans sa nasse, telle une rascasse, tout en la traitant de feignasse, de putain et de connasse.
Devant de telles bassesses, elle avait attrapé la contrebasse qui trônait dans le salon, et la lui avait fracassée dans sa face, lui cassant le nez devant la glace.
Elle était enfin revenue sur la terrasse, décidée à effacer toute trace.

Amélie Platz, 6 février 2011

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