Asphodèle a décidé d'ouvrir un atelier d'écriture pour l'été, en l'absence de Gwen et de Livvy. Et j'ai eu envie de participer. Le principe de ces "plumes de l'été", c'est de placer des mots. Cette semaine, voici la consigne :
Les MOTS en A à placer étaient : allergie – astre – affriolant – arbre – anagramme – accident – artifice – abricot – abandon.
J'ai eu un peu de mal à me lancer, mais finalement, j'y suis arrivée. Et voici mon texte (en gras, les mots imposés) :
Début de vacances mouvementé
Aurélie se délectait d'un abricot. Elle était assise sur une chaise longue, dans son jardin, et s'abandonnait au plaisir de ne rien faire. Elle commençait tout juste ses vacances et entendait bien en profiter : sauf accident, elle n'aurait aucun mal à se détendre, se reposer et récupérer un peu de ses forces pour affronter les événements qui l'attendaient. Elle avait en effet un programme chargé, durant l'été qui s'annonçait, et se devait absolument d'être en forme, sans quoi elle pourrait perdre son travail. Elle disposait de quelques jours sans aucune obligation, un peu plus d'une semaine en fait. Et elle savourait d'avance l'idée de paresser un peu dans son jardin, installée dans le hamac fixé entre les arbres fruitiers qui s'y trouvaient. Elle avait entre les mains un petit livre de jeux de lettres, regroupant des grilles de mots fléchés, d'anagrammes ou de mots croisés, ses préférés étant les mots codés, ceux où des chiffres remplacent les lettres, et où chaque lettre de la grille est utilisée pour composer une citation littéraire. Ces jeux à double entrée lui plaisaient particulièrement et aiguisaient son esprit de déduction, sans les enjeux habituels qu'elle rencontrait dans son travail. En parlant de travail, elle était particulièrement heureuse ce matin-là d'avoir la liberté de s'habiller comme elle le souhaitait : terminé le tailleur-pantalon et les chaussures noires. Elle les mettait tous les jours et ne pouvait plus les voir ! Aujourd'hui, elle était habillée sans artifice, sobrement, et ne s'était même pas maquillée. Elle aimait sa véritable image, loin de la femme sophistiquée qu'elle s'obligeait à montrer dans le cadre de son travail : professionnelle, froide, efficace... elle était tout cela, mais en privé, elle se montrait beaucoup plus originale, créative, enjouée et souriante. Elle séparait toujours ces deux sphères de sa vie, question de principe et de survie.
Elle se mit à planifier sa journée : farniente dans le jardin, tout d'abord, puis elle espérait avoir le temps de lire un peu (quand sa grille de mots codés aurait été décodée, cela allait de soi !). Durant l'après-midi, elle irait se promener sur la digue avant de rejoindre le jeune homme qu'elle avait rencontré la veille et qui avait tout du prince charmant : il était beau, séduisant, affriolant, même ! Le rendez-vous avait été fixé au centre-ville, dans une petite pizzeria qu'elle connaissait bien et où elle se sentait parfaitement à l'aise et en sécurité. La soirée en compagnie de ce jeune homme serait une excellente conclusion de cette journée ensoleillée qui commençait si bien. Il faut dire que l'astre du jour était bien présent, sans pour autant être brûlant encore, ce qui rendait l'atmosphère dans le jardin particulièrement agréable et douce.
Soudain, Aurélie sentit sa poitrine se serrer, l'air lui manquait. Elle voulut se lever et attraper la boîte d'antihistaminiques qu'elle gardait toujours à portée de main pour se soigner rapidement en cas de piqûre de guêpe, mais ne put l'atteindre. Elle eut le temps de s'interroger sur la vitesse à laquelle elle avait réagi cette fois-ci à l'allergie. Mais elle réalisa aussi très vite que l'antihistaminique ne lui aurait servi à rien : ce n'était pas une guêpe qui l'avait piquée. Le trou était beaucoup trop gros. Non, c'était une balle. Sans doute du 4,5 mm. Elle s'y connaissait en armes et admirait la technique de celui qui l'avait eue : une balle, sans bruit. Simple, direct, efficace, sans bavures.
Elle ferma les yeux : elle était tueuse à gages et son prochain contrat ne serait jamais honoré.
Amélie Platz, 9 juillet 2011
Ouh ! Quelle chute !! Ca ne rigole pas après un début tout en douceur... Bravo !^^
RépondreSupprimerSerait-ce l'influence de Wens ??? :)
RépondreSupprimerAh oui, on dirait qu'il y a du Wens là-dessous... Quelle chute! On tombe de haut! ( PS: j'ai ton livre mais je ne l'ai pas encore commencé... )
RépondreSupprimerContente que ça te plaise ! Et j'espère qu'il en sera de même pour le livre : j'avoue que j'ai fait des cauchemars il y a quelques semaines en m'imaginant les critiques sur les blogs... C'est pas du tout pareil de lire et d'être lu.
RépondreSupprimerBonne lecture !
Vraiment inattendue la fin. Quelleambiance!
RépondreSupprimerQuelle chute ! Je ne m'y attendais pas du tout !
RépondreSupprimerAlors là, bravo ! J'adore les chutes inattendues ! J'ai hâte de te voir sur le B (tu as la pression...Et nous aussi du même coup !)
RépondreSupprimer@ Valentyne, Aymeline : Merci !
RépondreSupprimer@ Jeneen : Quelle pression ! Je ne sais pas si je vais oser ??? :)