dimanche 4 septembre 2011

Crime

Pour lire la première partie, c'est ici !

Crime

Freddy enrageait. La police les avait mis au trou, lui et ses deux complices, sans autre forme de procès. Ça allait chercher loin, si on réfléchissait vraiment. Tentative de cambriolage (avorté, mais tentative quand même), et vol de voiture, délit de fuite, destruction de matériel urbain... Freddy n'avait aucune envie de terminer ses jours en prison.
C'était un homme de 24 ans, brun aux cheveux gras et courts. Il avait un problème de pellicules, mais ne s'en préoccupait pas vraiment. Il en aurait tout le temps quand il vivrait aux Caraïbes. Mais pour cela, il devait d'abord sortir de prison.

Il avait mis au point un plan d'évasion. Il devait se présenter devant le juge en comparution immédiate. Mais comme le tribunal de Sélestat n'était pas habilité à traiter ce type d'affaires (d'autant plus que la carte judiciaire avait été modifiée, supprimant la compétence administrative du tribunal de la ville), il serait jugé à Colmar. Il suffisait donc d'organiser son évasion pendant le transport. Bien sûr, ce ne serait pas simple. Il allait lui falloir des complices qui intercepteraient le fourgon entre son départ de Sélestat et son arrivée au tribunal de Colmar. Il ne restait plus qu'à contacter qui de droit.

Freddy demanda à joindre son avocat. Qui se trouvait être le meilleur ami de Gino. Cela posait un sérieux problème. À cause de sa dette envers Gino. Seulement, quand Freddy le réalisa, il avait déjà demandé aux policiers de le joindre. Il était trop tard pour faire machine arrière. Mais cela importait peu : de toute façon, Freddy ne connaissait aucun autre avocat, et il ne voyait pas qui appeler à part lui.

La conversation qu'il eut avec son avocat dura moins de deux minutes, mais il eut le temps de dire l'essentiel : la date de sa comparution devant le juge. A son avocat de chercher à savoir le reste.

***

48 heures après son arrestation, Freddy était embarqué dans le fourgon qui devait l'emmener devant le juge de Colmar. Seulement, il n'y arriva jamais. Le fourgon fut attaqué sur l'autoroute A35, au sud de la ville de Sélestat. Un coup admirablement bien monté. Un accident fut provoqué par un 35 tonnes qui circulait juste devant le convoi. La circulation fut interrompue, les policiers qui accompagnaient le convoi, déjà sur place, tentèrent de maîtriser la situation mais furent très rapidement débordés. Un homme descendit du 35 tonnes accidenté, armé jusqu'aux dents. Il tira sans sommation sur les policiers, avant de se diriger, avec ses complices qui avaient bloqué la route derrière le convoi, vers le fourgon cellulaire. Ils firent sauter la serrure à coups de feu, et ouvrirent la porte en quelques secondes.

Freddy sourit en voyant les hommes de main de Gino.
- Salut les gars ! Je suis bien content de vous voir ! C'est Gino qui vous envoie ? Il est drôlement sympa, le Boss !
- Ouais, fit le copilote du conducteur du camion. Ben il est pas tout à fait du même avis en ce qui te concerne.
- Ah bon ?
- Il trouve que tu commences à lui coûter très cher. Et il en a marre.

Freddy n'eut pas le temps de répondre. Il venait de recevoir une balle en pleine tête. Les policiers trouvèrent sur le sol du fourgon, après le départ des malfaiteurs, une feuille de papier sur laquelle étaient écrits ces quelques mots :
"Cet homme coûte beaucoup trop cher à la pègre et à la justice. Vous nous remercierez plus tard."

Amélie Platz, 2 septembre 2011

Ce texte est ma participation au jeu d'Eiluned, Rendez-vous avec un mot. Et cette semaine, il s'agit du mot crime.


3 commentaires:

  1. Quelle fin ! On ne s'y attend pas du tout^^

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  2. La fin est sensationnelle ! On se la reçois exactement comme la balle que prend le pauvre homme ! Incroyable.

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  3. très bien trouvée cette fin... plus qu'expéditive
    texte mené tambour battant

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