L'aurore était déjà loin et elle était debout depuis plusieurs heures. Aujourd'hui était un grand jour. Le ruban nuptial était fixé dans ses cheveux ; bientôt, la musique retentirait, elle ferait son entrée dans la chapelle et, devant sa famille, témoin de son mariage, elle unirait sa vie à celle de Guillaume, cet homme qu'elle aimait plus que tout au monde. Des fleurs, ysatis, orchidées, décoraient la chapelle à l'entrée de laquelle une petite table accueillait une urne en carton décoré, semblable à une tirelire. Celle-ci était destinée à recevoir les cartes de vœux que les invités souhaitaient faire parvenir aux jeunes mariés.
Mariam ne pouvait s'empêcher de ressentir de vagues frissons à l'approche du moment le plus important de sa vie. Elle était vêtue d'une longue robe blanche qui avait coûté une fortune à sa mère. C'était une robe de créateur. Elle était fille unique et sa famille avait décidé que son mariage resterait dans les mémoires de tous. Rien n'avait donc été laissé au hasard dans l'organisation de la journée, depuis le nuage de pétales de fleurs qui devait accompagner les mariés à la sortie de l'église jusqu'aux moindres tartelettes ou œufs en gelée du cocktail qui allait suivre la cérémonie. La veille encore, les travaux étaient en cours dans la salle qui devait accueillir le dîner. La destruction d'un muret et l'obturation du trou qui en avait découlé avaient pris toute la journée, et la mère de la mariée avait mis toute son énergie et sa plus grande persuasion à l’œuvre pour que tout soit fin prêt pour le grand jour. Non, rien ne devait être laissé au hasard, quitte à déclencher le plan ORSEC si besoin pour que cette journée soit la plus belle entre toutes. Il faut dire que depuis sa naissance, Mariam était l'objet de toutes les attentions, en particulier de sa mère. La pression sur la jeune femme était énorme, immense, et elle se demandait ce qu'elle faisait là. Elle avait l'impression d'avoir revêtu la panoplie d'un iguane en pleine jungle et ne se sentait pas du tout à sa place. C'était d'ailleurs cyclique, chez elle, tant elle se sentait décalée par rapport au monde où elle vivait. Elle ne s'y retrouvait pas, avait le sentiment d'être d'ailleurs, comme si sa vie était une imposture. Comment cela pouvait-il être ? Et quel monde allait-elle intégrer en épousant cet homme que, pourtant, elle aimait sincèrement ? Elle en était là de ses questions quand elle entendit les premières notes de musique. Elle s'apprêtait à entrer dans la chapelle quand, sur sa droite, elle vit surgir cette canaille de Charles, le frère du marié, qui n'était plus le bienvenu dans sa famille depuis de longues années maintenant. Elle l'avait rencontré bien avant Guillaume, qu'elle allait épouser, et ne l'avait pas revu depuis une éternité. Que faisait-il là ? Etait-il venu pour son frère... ou pour elle ?
Ceci est ma participation de la semaine dernière (oui, j'ai quelques jours de retard !) au jeu d'Olivia, Des mots, une histoire. Les mots à placer étaient :
carte – cyclique – panoplie – œuf – destruction – frissons – obturation – naissance – tartelette – nuage – fortune – orsec (facultatif) – nuptial – ruban – musique – travaux – témoin – canaille – tirelire – aurore – ysatis – iguane
Toutes mes excuses pour le retard !
J'espère que cette histoire de mariage finira mieux que la précédente :)
RépondreSupprimerBen... je n'en sais strictement rien encore. Ce sera sans doute une histoire en plusieurs épisodes, mais je ne pense pas qu'elle sera aussi sanglante que celle d'avant quand même ! ;)
RépondreSupprimerJe prends enfin le temps de venir lire les différents épisodes.
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